De Sent Gironç à Banhéra
133 km à pied c’est long ! Alors je ne vais pas vous mentir il me tarde d’arriver, le premier jour tout va bien descendre la vallée du Salat par la voie verte est une magnifique balade et de plus le temps est magnifique. C’est après Mane que je commence à subir. Le chemin aurait été beaucoup plus attrayant si j’étais plus au sud en prenant par le piémont mais la carcasse commence à fatiguer et je veux m’éviter les dénivelés conséquents de cet itinéraire. Alors ce sera la plaine et me voilà à enchainer des immenses lignes droites. Heureusement je sais que je vais pouvoir m’arrêter pour fair une pause à Saint Larry où je dois retrouver la famille. ce jour de repos sera des plus bénéfiques…
La Calandreta de Banhéra
La Calandreta de Banhéra fait partie des « anciennes » ouverte en 1995 elle est devenue une institution du pays de Banhèras de Bigòrra et d’ailleurs elle fait partie de ces quelques calandretas qui occupent des locaux destinés à l’école depuis leur construction. Oui cela peut paraître saugrenu de s’en étonner mais en fait nombre de calandretas et évidemment les plus récentes, les plus petites, les plus fragiles occupent des locaux qui à défaut de convenir aux exigences de la vie scolaire cadrent aux budgets des écoles et même si les calandretas n’occupen,t plus comme par le passé des garages ou l’aile d’une maison d’un parent militant, les maisons particulières « transformées » en école ou les « algeco » posés dans un terrain vague demandent aux enseignays et aux associatifs des trésors d’adaptabilité et d’inventivité pour que les enfants puissent apprendre dans de bonnes conditions…
A Banhéra les locaux sont fonctionnels et quand on rentre dans l’école on se croirait dans n’importe quelle école de France sauf que évidemment ici on parle l’occitan mais un peu plus on parle le gascon !
Et moi j’ai un peu de mal avec le gascon, et pourtant les quelues bribes d’occitan que je me souviens avoir entendu dans mon enfance étaient bien du gascon (je suis originaire d’un territoire que l’on nommes « les landes girondines » au sud de Bordeaux) mais je vis à Toulouse et l’occitan que j’ai appris c’est du languedocien ! Il ne m’échappe pas que la langue que j’entends durant l’escambi avec la classe de Valérie est bien de l’occitan et les calandrons qui me bombardent de questions la maitrisent parfaitement mais je dois faire appel à toute mes capacités de concentration pour transposer les « eth », les deth, les « h », etc… en « lo », « del », « f », etc… et me demander sans arrêt que viennent faire tous ces « que » dans chaque phrase !
Et comme chaque fois que j’écoute du Gascon, au bout d’un moment, tous ces chuintements, ces h aspirés, les « v » prononcés [w] (…) sonnent à mes oreilles comme une berceuse depuis si longtemps tapie dans un coin de ma mémoire mais qui est bien là pour me rappeler mon enfance.
Il est temps de récupérer le message pour Tarbès et repartir sans omettre de réparer la roue du carreton qui s’est crevée en rentrant dans Banhéra.
0 commentaires